L’analyse sensorielle appliquée au rosier

Rachid Boumaza

Les méthodes de l'analyse sensorielle (SSHA, 1990) introduites initialement pour évaluer des produits alimentaires selon un protocole statistiquement rigoureux et fiable, puis élargies à d’autres types de produits (cosmétiques…) ont été récemment mises en œuvre pour rendre compte de la qualité visuelle du rosier de jardin. Cette démarche n’a pas tout révélé de ses potentialités d’application en horticulture ornementale…
 

RosiersRosiers


La qualité agronomique des végétaux ornementaux peut être appréciée selon plusieurs critères qu’on peut catégoriser en tolérance aux stress abiotiques (eau, lumière, azote…), tolérance aux bio-agresseurs (pucerons…), potentialités de développement et esthétique. Une composante essentielle de l’esthétique est la qualité visuelle du végétal qu’on considère (par référence à la norme ISO 8402:1994 portant sur le management de la qualité) comme l'ensemble des propriétés et caractéristiques (visuelles) d'une entité (le végétal) qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites (de type hédonique). La mesure de la qualité visuelle des végétaux d’ornement est nécessaire pour des études objectives, comme comparer les effets de divers modes de culture sur cette qualité ou encore pour la mettre en relation avec d’autres attributs du produit (volume de ventes…). Cependant, cette mesure ne peut se réduire à un simple rendement. Elle est rendue complexe par la multiplicité des caractéristiques décrivant la qualité visuelle (formes, couleurs, nombres et dispositions d’organes…), la diversité des types de végétaux d’ornement (arbres, arbustes, buissons, fleurs coupées…) et de leurs modes d’utilisation (plantés en extérieur ou posés en intérieur, plantés isolés ou en massifs…). Cette complexité est encore accrue par le fait que le végétal est un produit vivant, évoluant parfois rapidement au cours du temps.

 

Mesure de la qualité visuelle du rosier de jardin

La phase de mesure de la qualité visuelle du rosier de jardin débute par la recherche de descripteurs à la fois peu nombreux et, si possible, exprimés sur une échelle de notation par points, caractérisant la qualité visuelle des rosiers buissons. En plus d'être pertinents, à savoir relatifs à la partie visible du végétal et à son esthétique, ces descripteurs doivent être :

- Exhaustifs : relatifs à toutes les composantes du végétal (forme globale, axes, feuilles, boutons, fleurs, épines…).

- Discriminants : ne prenant pas la même valeur pour l’ensemble des plantes à évaluer.

- Indépendants, c’est-à-dire les moins redondants possible.

 

Une fois les descripteurs sélectionnés par le jury, une échelle de notation est établie (Figures 1 et 2), puis les juges notent chaque rosier, à partir de sa photo, à trois reprises...

 

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Jardins de France 630. juillet-août 2014