Aromatiques et médicinales dans les DOM/COM De l'identité et de la culture à l'économie moderne

Patrick Garnon

Les territoires tropicaux d’outre-mer français sont riches d’une biodiversité végétale exceptionnelle …

 

Fleur d'hibiscus thé - Hibiscus sabdariffa - pour préparer le bissap ou carcadé - © P. GarnonFleur d'hibiscus thé - Hibiscus sabdariffa - pour préparer le bissap ou carcadé - © P. Garnon

 

 La Réunion, Mayotte, la Guadeloupe, la Martinique, la Nouvelle Calédonie, la Polynésie et Wallis-et-Futuna sont répartis dans 4 des 34 points chauds mondiaux de la biodiversité (1).La Guyane se trouve dans une situation particulière de “conservatoire régional” de la flore amazonienne compte tenu de la protection que lui confère son appartenance à la France et l’existence d’un parc national sur une grande partie du territoire. Sauf ce dernier cas donc, et aussi partiellement la Nouvelle Calédonie, ces territoires d’outre-mer (Départements et Collectivités) font aussi face à une forte occupation du territoire, facteur de menace sur cette biodiversité. Ils en ont conscience et de nombreuses institutions interviennent à ce sujet. Cette flore constitue une part essentielle de la tradition et de la culture. Mais l’effort de les traduire dans une économie moderne reste largement à faire. On n’en est qu’au début de ce mouvement de reconnaissance et de valorisation d’un savoir ancestral, ce qui veut dire qu’il s’agit aussi de productions balbutiantes (dites de “diversification” par rapport aux grandes productions agricoles comme la banane ou la canne à sucre), et que toutes les tentatives ne réussiront pas. Voici quelques exemples.

 

Jardins conservatoires et parcs régionaux

A côté de “jardins” historiques de grande qualité, la Martinique et la Guadeloupe développent des jardins/conservatoires de plantes alimentaires, aromatiques et médicinales. Les Parcs régionaux multiplient aussi des plants à destination de professionnels comme des amateurs, et font de la formation et de la reconnaissance botanique. Le Parc régional de Martinique a implanté un tel jardin au Morne Rouge. Des entreprises guadeloupéennes revalorisent diverses plantes locales : le bois d’Inde est distillé aux Saintes, une société de fabrication de soins valorise le galba pour son huile ou diverses plantes locales pour leur usage traditionnel, un producteur développe la production de dictame pour alimentation diététique... Des entreprises antillaises retrouvent les boissons traditionnelles (mabi, tonique amer à base de Collubrina elliptica, arbre sous protection, ce qui suppose sa replantation pour usage) ou développent des plantes à infusion comme le thé de Java. En Guyane, on tente de commercialiser diverses huiles de palmier, des parfums locaux issus d’espèces végétales, de la bière de patate rouge de tradition amérindienne, alors que le Brésil voisin a développé une puissante activité cosmétique sur cette base “ethnique” des connaissances amérindiennes. Mais on ramasse aussi le cacao redevenu “sauvage” dans les estuaires des rivières, pour donner un chocolat au parfum très particulier.

 

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1 thoughts on “Aromatiques et médicinales dans les DOM/COM De l'identité et de la culture à l'économie moderne”

  1. Bonjour,

    C’est la photo de HIBISCUS Rosa sinensis, la rose de Cayenne, qui est sur cette page. Elle est utilisée en infusion pour ses vertus médicinales. HIBISCUS Sabdariffa ou groseille pays, a une fleur simple.

    Bien cordialement,
    Vincent,

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