Prairie fleurie, la beauté sauvage

Jean-François Coffin

De l’esthétique à la protection de la biodiversité, en passant par la lutte biologique, la prairie fleurie peut jouer un grand rôle dans votre jardin. Très à la mode, celle que l’on appelle aussi gazon fleuri, voire jachère fleurie dans le cadre de grandes surfaces gérées par les agriculteurs, est facile de réussite car peu exigeante.

Exemple de prairie fleurie - © C. Secq
Exemple de prairie fleurie - © C. Secq

 

Le principe de la prairie fleurie consiste à semer différentes espèces et variétés de fleurs plutôt d’origine sauvage, dans un endroit que vous leur réserverez dans le jardin. L’objectif est d’obtenir un effet décoratif avec des fleurs de toutes formes, de toutes couleurs tout en ayant une impression de végétation naturelle, spontanée. Une grande palette existe. Si vous ne disposez pas du temps ou des compétences pour établir vos compositions, vous trouverez dans le commerce des mélanges spécifiques concoctés par les producteurs de semences. Le tout est de savoir l’usage et l’effet que vous attendez. Les semenciers proposent tous types de mélanges : « couvert biodiversité, miel et papillons, fleurs des champs, variétés anciennes, graminées pour milieu humide ou sec, pour zones ombrées… ». Vous pouvez trouver des mélanges avec une unité de couleurs, bleu, jaune, rouge, blanc,…, voire pour attirer les oiseaux, favoriser le développement des auxiliaires ou lutter contre les nuisibles comme les limaces, les doryphores ou les pucerons. Parmi ces fleurs, certaines sont annuelles, pluriannuelles ou vivaces.

AStuce : semez des especes autochtones

Avant de vous lancer dans le choix des graines, regardez dans et autour de votre jardin les espèces spontanées qui y poussent. Vous serez surpris par le nombre de variétés dont certaines ont un effet très esthétique. Vous pouvez en récolter les graines pour les semer dans votre jardin. Si cette opération vous paraît trop fastidieuse, choisissez dans le commerce des sachets de graines dont la composition se rapproche le plus possible de cette flore spontanée. Vous aurez une plus grande garantie de réussite puisque ces espèces seront adaptées aux conditions climatiques et de sol de votre région.


Bien choisir l'emplacement

Par principe,une prairie fleurie ne peut pas être foulée. Il faudra donc la considérer comme un massif ou un complément de massif, en bordure de jardin, contre un mur. Vous pouvez créer aussi un îlot sauvage au milieu d'une pelouse. Si vous souhaitez bien délimiter le massif, choisissez des bordures respectant cet aspect sauvage comme des branchages tressés. Il n'est pas indispensable d'avoir une grande surface pour obtenir un bel effet, surtout si vous avez un jardin de petite dimension. L'exposition est, en général, en pleine lumière mais il existe des espèces adaptées à la mi-ombre. Vous pouvez aussi créer un cheminement dans le massif à l'aide de la tondeuse.


prairie fleurie - © C. SecqSemis au printemps ou à l’automne

Pour les annuelles, c'est-à-dire les espèces qu’il faut installer chaque année, la période courante de semis se situe au printemps. La floraison intervient environ six à huit semaines après le semis et dure environ deux mois. Pour les vivaces et les bisannuelles, le semis d’automne est préférable pour avoir une floraison dès l’année suivante. Il est conseillé de les ressemer en partie ou totalité après deux ans, apogée de leur floraison, afin que des espèces ne prennent pas le dessus au détriment des autres. Pour connaître la meilleure date de semis, le plus simple est de vous reporter aux conseils indiqués sur les emballages de graines.
 

Bien préparer le terrain

Les prairies fleuries ne nécessitent pas de terres particulièrement riches. Au contraire, les terrains trop fertiles favoriseront la pousse de l’herbe, des feuilles au détriment des fleurs. Il est indispensable d’avoir une surface propre au départ. Le sol sera ameubli en le binant tout en éliminant les mauvaises herbes, racines et autres tiges rampantes, orties, chardons, oseille sauvage afin d’éviter qu’elles ne se développent et n’étouffent les jeunes pousses naissantes de fleurs. Une fois ces dernières installées, vous n’aurez plus ce problème de désherbage. Sur la terre bien émiettée et ameublie, procédez au semis. Pour obtenir une meilleure répartition de graines, utilisez la bonne vieille méthode qui consiste à les mélanger avec du sable ou de la terre fine. Le mélange sera ainsi plus volumineux et facilitera le semis que vous ferez « à la volée ». Puis effectuez un léger griffage et tassez à l’aide d’un rouleau ou d’une pelle. Les graines de fleurs ne doivent pas être enterrées trop profondément car la plupart ont besoin de lumière pour germer. Enfin, arrosez au début, puis régulièrement en fonction de la météo pour permettre un bon enracinement et développement des plantules. Une fois les plantes installées, vous aurez rarement recours à un arrosage, sauf en cas de forte sécheresse, la plupart des espèces étant résistantes au manque d’eau. Dans le cas d’un semis sur une surface engazonnée, par exemple pour regarnir une pelouse plus ou moins « pelée », grattez le sol avec un scarificateur, semez et tassez.

La flore et la faune reconnaissantes

De nombreux insectes et petits animaux vont adorer le gîte et le couvert que va constituer votre pelouse fleurie. Ils pourront s'y développer à l'aise et seront d'une grande utilité pour votre jardin. Parmi eux, les auxiliaires prédateurs des parasites comme les coccinelles qui dévoreront les pucerons, les oiseaux qui picoreront les chenilles, ou les insectes pollinisateurs qui iront féconder les fleurs. De plus, une prairie fleurie ne fait appel à aucun engrais chimique ni pesticide. Un bel exemple de respect de l'environnement et de la biodiversité !


Un entretien facile

Coupez les fleurs fanées, autant que possible, peu esthétiques et afin de favoriser une refloraison mais cette opération se fera au détriment du ressemis des graines (dont la reprise n'est cependant pas garantie). Si votre massif comporte des vivaces, attendez au moins la fin de leur floraison, aux alentours de la fin juillet pour procéder à un fauchage. Mais, en cas de multi espèces dans votre massif, vous pouvez n'effectuer qu'un seul fauchage à environ 20 cm de hauteur (position haute de la tondeuse), en septembre, époque de la fin de floraison des annuelles.

Concernant l'arrosage, en cours de végétation, il est inutile car les espèces utilisées pour les prairies fleuries sont, pour la plupart, très rustiques.

Alors ne vous privez pas de ce tableau sauvage qui vous demandera peu de peine !

Prairie fleurie - © C. SecqPrairie fleurie - © C. Secq

mars-avril 2013

 

1 thoughts on “Prairie fleurie, la beauté sauvage”

  1. j’aimerais savoir si vous vendez ces articles en grosse quantité pour couvrir de très grands espaces (sacs de 10kg, 25 kg et plus à prix abordable) et avoir les tarifs merci d’avance

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