La production française de plantes aromatiques : du déclin au renouveau

Philippe Gallois

L’histoire de la culture des plantes aromatiques en France est intimement liée à celle des plantes médicinales. Mais c’est au XXe siècle qu’elles connaissent un réel regain d’intérêt.

 

Culture du thym en Provence : une des composantes des herbes de Provence - ©  P. GalloisCulture du thym en Provence : une des composantes des herbes de Provence - ©  P. Gallois

 

A la fin du VIIème siècle, par la promulgation de son célèbre capitulaire de Villis, Charlemagne ordonna dans tous les jardins du domaine royal, la culture d’un certain nombre de plantes médicinales, aromatiques ou potagères - parmi celles-ci le thym, le romarin, le fenouil, l’estragon ou encore la sarriette. Ces espèces allaient ensuite être cultivées, essentiellement dans les jardins, comme légumes ou aromates pour des besoins quotidiens liés à la cuisine, et utilisées principalement en frais alors que les plantes médicinales étaient séchées et stockées chez les apothicaires.

 

La France supplantée par d’autres pays

Si la culture des plantes médicinales s’est vraiment développée à partir du début du XIXème siècle, celle des plantes aromatiques n’a connu un regain d’intérêt qu’à partir du XXème siècle. Citons les cultures de marjolaine et de basilic autour de Saint-Rémy-de-Provence dont la quasi-totalité de la production était exportée par les négociants marseillais dans les années 1930. La deuxième guerre mondiale a ensuite entraîné le déclin de ces productions et tous les efforts pour les rétablir, à la fin des années 1940 et au début des années 1950, se sont soldés par un échec. D’autres pays producteurs avaient pris la place, entraînant la disparition des productions provençales aussi bien de culture que de cueillette. Progressivement, les marjolaines et les basilics d’Egypte, les graines de céleri des Indes, les thyms, sarriettes, romarins et sauges d’Espagne, de Yougoslavie et surtout d’Albanie avaient remplacé la production française sur les marchés mondiaux.

 

Le renouveau par les herbes de Provence

Et c’est seulement, au début des années 1970...

 

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