Ces plantes qui ont marqué l’histoire

Frédéric Pernel

Les sociétés humaines ont un besoin vital de plantes, lesquelles sont cependant souvent autre chose qu’un simple maillon environnemental ou qu’un rentable produit économique. Sur tous les continents le végétal apparaît comme étant un ingrédient culturel notoire. Au-delà des mythes, il accompagne l’humanité dans ses rêves et dans ses croyances, jusque dans les faits immémoriaux de son Histoire.

Hélène Tierchant a puisé avec vigueur dans la mémoire des temps pour nous permettre de redécouvrir, en 81 plantes, les évènements qui ont jalonné cette Histoire depuis l’antiquité. Elle nous livre matière à réflexion sur nous-mêmes et, finalement, sur la position de la société contemporaine au-regard du monde végétal.

Tromperie et impasse assurée.

Pour savoir quel miel éviter à tout prix, son origine et ses conséquences, oseriez-vous parier sur le houx, le lilas ou le rhododendron ?
Le procès-verbal des faits est à lire sous la plume d’Hélène Tierchant.

Voici un indice : Comme Xénophon (cf. Anabase chapitre 8 du livre 4) passez par le Pont-Euxin !

Du bon usage des plantes.

Pour le mûrier, cela va de soie. Mais pour le caféier, vous apprendrez que l’excitation n’est jamais retombée en France depuis l’époque du grand mamamouchi.

« D’un grain noir si petit que souhaitiez-vous qu’il fasse ?
lors plus rien ne se fit sans qu’on en prît une tasse.
Voilà, monsieur Molière un sujet très sérieux,
Dont il est fait lumière pour nous en rendre heureux. »

De la plante ou de l’homme, qui est l’acteur ?

Que ce fut un certain Nicolas Frézier qui rapporta au Potager de Versailles la fraise « blanche du Chili », un an avant la disparition du roi Louis XIV est une bien curieuse coïncidence. Et quel serait le rapport avec la Bretagne ?

Que croire et à quel arbre se vouer ?

L’hortensia tirerait-il son nom de celui de la reine Hortense (portrait par Jean-Baptiste Isabey) ?- © D.R.
L’hortensia tirerait-il son nom de celui de la reine Hortense (portrait par Jean-Baptiste Isabey) ?- © D.R.

Comment diriger les esprits vers une nouvelle symbolique ? Ce fut-ce à quoi la France révolutionnaire se trouva confrontée. Un Être Suprême, soit. Un Arbre de la Liberté, pourquoi pas. Mais lequel choisir : le chêne, le laurier, le peuplier ? C’était là de l’horticulture comme on n’en fait plus. Citoyens, citoyennes à vos fourches et à vos bêches !

Les grandes femmes passent, à l’ombre de fameux végétaux.

C’est en visitant l’orangerie de l’ancien domaine de la Malmaison, sur laquelle était jadis adossée la grande serre chauffée, que j’entendis pour la première fois parler de l’hortensia (alias hydrangea) comme ayant été ainsi nommé là par l’impératrice Joséphine en l’honneur de sa fille de 15 ans. Cela aurait donc eu lieu en 1798. Ce qui est impossible car le contrat d’achat du domaine fut signé le 21 avril 1799. L’Inspectrice Thierchant apporte d’autres éléments à l’enquête, fait planer l’ombre d’un doute et résout finalement cette affaire. Suspense et fleurs bleues…

81 plantes au total, pour piquer votre curiosité d’apprendre : de l’Aconit napel au Zizyphus en passant par le bleuet, le cocaïer ou le Kimilsungia !

 

© D.R.
© D.R.

Hélène Tierchant

Diplômée d’une licence de philosophie et de l’Institut des Hautes Études Cinématographiques, Hélène Tierchant a été assistante-réalisatrice au cinéma avant de se consacrer à l’écriture de scénarios et de romans historiques. Elle a longtemps collaboré à Sud-Ouest Dimanche.

 

 

 

 

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