Un oiseau, comment ça marche ?

Jacques Cuisin

On pourrait parfois reprocher aux oiseaux d’être trop présents dans nos quotidiens, si l’on ne se fie qu’aux seuls pigeons bisets en ville, aux laridés invasifs en dehors des zones littorales, ou aux cormorans le long des cours et des pièces d’eau. Mais au fait, c’est quoi, un oiseau ?

 

Membres antérieurs, plumage, vision, régime alimentaire : autant d’éléments qui permettent de caractériser un oiseau. Ici, un Rouge-queue noir - © N. Issa

Membres antérieurs, plumage, vision, régime alimentaire : autant d’éléments qui permettent de caractériser un oiseau. Ici, un Rouge-queue noir - © N. Issa

 

 « Vertébrés amniotes, sauropsidés, à température constante et élevée, à corps couvert de plumes, à membres antérieurs transformés en ailes, presque toujours aptes au vol. » C’est ainsi que Pierre-Paul Grassé, en son monumental Traité de Zoologie, définissait les oiseaux en 1950. L’adaptation des membres antérieurs définit vraiment les oiseaux, plus encore que l’existence des plumes. En effet, la découverte en Chine, en 2009 et 2010, de plusieurs dinosaures du Jurassique supérieur emplumés mais non volants, a amorcé l’idée que l’oiseau ne se caractérise pas par ses plumes.  Cette structure issue des papilles dermiques, comme nos poils et cheveux ou les écailles des reptiles, a clairement aidé les oiseaux dans leur maîtrise du vol, au fur et à mesure de son évolution. Les oiseaux actuels portent entre 900 à 1 000 plumes (colibris), et 25 000 environ (cygnes). Ceux de nos jardins en ont autour de 1 500 – 2 500 (12 % du poids total d’une mésange, par exemple), celles dites « de vol » (rémiges des ailes et rectrices de la queue) ne comptant que pour une soixantaine.

 

Un plumage multifonctions

Le plumage a de multiples fonctions. Outre son rôle dans le vol, il est majeur dans les relations intra et interspécifiques, mais est aussi organe du toucher, grâce à de très fines plumes spécialisées ou à des vibrisses, reliées à des terminaisons nerveuses. D’autres plumes, épatées et serrées, formant conque, permettent aux rapaces nocturnes de mieux capter les vibrations sonores grâce aux muscles peauciers qui en modifient légèrement l’angle d’orientation. Le plumage a aussi un rôle de protection par rapport au milieu, mais les oiseaux, s’ils sont bien endothermes, ne sont pas complètement homéothermes. Beaucoup d’entre eux abaissent leur température corporelle pendant la nuit afin d’économiser de l’énergie.

 

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