La tondeuse robot est-elle une nouveauté ?

Gadget pour les uns, incontournable pour les autres, ou encore témoignage que le futur a déjà débarqué dans nos jardins, la tondeuse robot, petit bijou de technologie, vous laissera plus de temps pour… faire autre chose que tondre ! Rencontre avec Jean-Luc Eychenne, l’un de ses spécialistes.

 

Les premières tondeuses robots sont nées au mitan des années 1990, et pourtant les pelouses françaises ne semblent découvrir le concept que depuis quelques années.

Le concept des tondeuses robots a été inventé en Belgique par André Colens à la fin des années 1980. Une partie des brevets a été cédée à Husqvarna, à l’époque Electrolux Motoculture. Cette filiale du groupe mondial d’électroménager suédois a continué à en développer la technicité pour en faire un produit à destination du grand public, avec son Automower® lancée en 1995. Parmi ses points forts, elle est autonome, solaire, légère, entièrement programmable avec un système de coupe cutter. Parallèlement, l’italien Zuchetti et l’israélien Robomow ont développé leurs propres robots tondeuses avec des conceptions différentes, mais tout aussi efficaces. Depuis, les machines ont évolué, les marques et les modèles se sont multipliés.

Pourquoi les Français semblent-ils l’adopter de plus en plus ?

Nous envions nos voisins britanniques qui ont développé la culture du gazon « anglais » comme hobby national. Ils savent parfaitement se servir d’une tondeuse à lames hélicoïdales et se tenir à la régularité et à la fréquence de tonte nécessaires pour obtenir et maintenir un parfait tapis vert. Ils y mettent une telle passion qu’ils ne veulent surtout pas en déléguer la tonte à une machine autonome.

Ce ne serait pas le cas de la majorité des jardiniers français. Dans leur esprit, la pelouse est le premier élément dans l’ordre des priorités du jardin. Elle donne l’impression d’espace, crée la continuité de l’espace à vivre, constitue le prolongement du salon et de la terrasse. Puis viennent les haies pour clore cet espace, les arbres pour l’architecture et, finalement, les massifs d’arbustes et de fleurs pour la couleur et l’agrément.

En dépit de l’importance de la pelouse, les propriétaires de jardins ont peu investi dans les soins destinés aux gazons. La tonte est vécue chez nous comme une contrainte.
Ce dernier point aurait pu permettre la popularisation rapide des tondeuses robots. C’était sans compter avec le scepticisme français et la volonté héritée de Descartes et Le Nôtre de dominer la nature !

Des jardins connectés… Cela représente-t-il une révolution dans nos jardins ?

Aujourd’hui, la peur de l’innovation est passée et le jardinier 2.0 s’équipe d’un robot de tonte, qui plus est connecté, pour se passionner d’horticulture derrière l’écran de son smartphone.

La révolution est là : installer un automatisme de tonte, des capteurs, des sondes et des objets connectés de toute sorte dans le jardin nous amène à une réflexion en profondeur sur l’équipement et l’aménagement du lieu : arrosage automatique, éclairage, maçonnerie, nouveaux massifs, plantations, etc., et toutes les possibilités de bien le cultiver, sur place ou à distance.

Loin de faire oublier les savoir-faire ancestraux, ces nouvelles technologies sont aujourd’hui des aides essentielles, combinées aux nouvelles pratiques respectueuses de l’environ­nement, qui vont permettre au jardinier amateur d’obtenir plus de temps afin de se consacrer à l’obtention d’un beau jardin ou d’un potager productif.

Jean-Luc Eychenne

Pépiniériste par vocation, Jean-Luc Eychenne a commencé sa vie professionnelle dans le Midi, au sein d’entreprises de production d’arbres et d’arbustes d’ornement, puis il a travaillé en Normandie, dans la plus importante pépinière française du début des années 1980.

S’orientant graduellement vers l’aménagement paysager au contact des architectes et des décorateurs de la Région parisienne, il a construit son expérience dans les jardins urbains, l’aménagement des terrasses et le paysagisme d’intérieur. Depuis les années 2000, il développe l’installation de tondeuses robots et en est devenu l’un des spécialistes.

L’installation d’une tondeuse robot est-elle
à la portée de tous ?

Installer une tondeuse robot est très simple car il suffit d’une prise de courant, d’un câble périmétrique, qui diffusera le signal hertzien de la station de charge, et d’un peu de bon sens et d’attention pour bien appliquer au jardin la notice du constructeur. Seulement, à la réflexion et à l’usage, on s’aperçoit très vite que cet appareil n’est pas un gadget. On peut même parler d’une machine-outil à poste fixe qui doit assurer un travail de tonte précis et constant sur une surface vivante, pour une qualité donnée et dans la durée.

Bien entretenu et s’il est bien adapté à la pelouse sur laquelle il a été installé, le robot de tonte est prévu pour durer dix ans environ, comme une tondeuse normale. Ses passages répétés auront une influence, à la longue, sur la pelouse, par une sélection mécanique des espèces et par le compactage des sols.

Au fil des saisons, dans les zones de manœuvre en passage étroit, le gazon peut disparaître sous l’effet du piétinement, et au niveau de la station, l’assise au sol bouger et risquer de provoquer un défaut de contact de charge.

Dès lors, il est judicieux d’accorder toute l’attention nécessaire à la conception et la réalisation de l’installation de l’automatisme de tonte et, ensuite, d’assurer une bonne surveillance avec l’aide d’un professionnel spécialisé.

Toute la profession, paysagistes, jardiniers, est en mutation technologique et prête à accompagner le public.

 

Interview réalisée par Bruno Neveu

Directeur du CFA/CFPPAH de Saint-Germain-en-Laye (78)

Crédits photos : www.robot-de-tonte.fr

L’installation d’une tondeuse robot est-elle
à la portée de tous ?

Installer une tondeuse robot est très simple car il suffit d’une prise de courant, d’un câble périmétrique, qui diffusera le signal hertzien de la station de charge, et d’un peu de bon sens et d’attention pour bien appliquer au jardin la notice du constructeur. Seulement, à la réflexion et à l’usage, on s’aperçoit très vite que cet appareil n’est pas un gadget. On peut même parler d’une machine-outil à poste fixe qui doit assurer un travail de tonte précis et constant sur une surface vivante, pour une qualité donnée et dans la durée.

Bien entretenu et s’il est bien adapté à la pelouse sur laquelle il a été installé, le robot de tonte est prévu pour durer dix ans environ, comme une tondeuse normale. Ses passages répétés auront une influence, à la longue, sur la pelouse, par une sélection mécanique des espèces et par le compactage des sols.

Au fil des saisons, dans les zones de manœuvre en passage étroit, le gazon peut disparaître sous l’effet du piétinement, et au niveau de la station, l’assise au sol bouger et risquer de provoquer un défaut de contact de charge.

Dès lors, il est judicieux d’accorder toute l’attention nécessaire à la conception et la réalisation de l’installation de l’automatisme de tonte et, ensuite, d’assurer une bonne surveillance avec l’aide d’un professionnel spécialisé.

Toute la profession, paysagistes, jardiniers, est en mutation technologique et prête à accompagner le public.

 

Interview réalisée par Bruno Neveu

Directeur du CFA/CFPPAH de Saint-Germain-en-Laye (78)

Crédits photos : www.robot-de-tonte.fr

Techniques de guidage des robots de tonte

Jusqu’à aujourd’hui, tous les robots de tonte fonctionnent grâce à une technique de filoguidage parfaitement maîtrisée depuis des décennies dans l’industrie. Un câble antenne au sol émet un signal hertzien qui sert selon le mode dans lequel se trouve le robot, au travail ou en retour à la station de charge (« sc » sur le schéma ci-dessous), de barrière (en rouge) ou de guide à suivre. Lorsque le robot est en mode travail dans son enclos filaire, son déplacement est piloté dans son logiciel grâce à un algorithme, selon des trajectoires et des angles aléatoires. Des capteurs gèrent le comportement du robot pour éviter un obstacle ou faire un demi-tour à son contact. Selon un calcul statistique, au bout d’un certain temps tous les points de la surface ont été visités par le robot. Les bureaux d’études des constructeurs testent, recalculent et améliorent en permanence les performances de leurs machines et transmettent régulièrement les mises à jour à leurs réseaux de concessionnaires. Les robots évoluent de génération en génération vers des systèmes qui tendent à améliorer leur travail par un pilotage au GPS et, dans l’avenir, à s’affranchir de la contrainte filaire par des balises, des caméras à haute définition et de meilleurs logiciels.

Jean-Luc Eychenne