Mildiou de la tomate. Un champignon destructeur

Daniel Veschambre

De larges plages huileuses apparaissent à la face supérieure des feuilles se desséchant en leur centre. Il leur correspond un duvet blanc à la face inférieure. Les portions de nervures comprises dans ces plages brunissent. On observe aussi des taches brunes sur tiges, pétioles et pédoncules. Les jeunes fruits atteints présentent des bosselures brunes, dures et marbrées avec parfois un duvet blanc. Ils ne parviennent pas à mûrir : tels sont les symptômes du mildiou de la tomate.

 

Attaque sévère de mildiou sur tige principale de tomate - © D.R.

Attaque sévère de mildiou sur tige principale de tomate - © D.R.

 

Le mildiou de la tomate se développe en foyer dans le jardin à partir du premier point de contamination. On en distingue deux sortes : Phytophthora infestans sur feuilles, tiges et fruits, de la fin du printemps jusqu’à l’automne, qui sévit aussi sur la pomme de terre, et Phytophthora nicotianae sur fruits, plutôt à l’automne.

 

Épidémiologie : chaleur et humidité, danger !

Les conditions chaudes et humides sont très favorables à P. infestans, en particulier les pluies orageuses estivales de plus de 20 à 25 mm, suivies d’un temps couvert et humide et une température comprise entre 18°C et 25°C. Il suffit de 2 heures de présence d’eau sur les feuilles pour amorcer une infection. Dans les conditions optimales, le développement peut être très rapide, voire fulgurant. Si le champignon bague la tige principale, toute la partie supérieure de la plante est détruite rapidement.
Cette évolution a été fréquente en 2013 et surtout en 2014 dans de nombreuses régions. Lorsque la température dépasse 30°C, le mildiou est inactivé, mais non détruit. Dès que les conditions de température et d’humidité redeviennent favorables, le mildiou retrouve force et vigueur.

 

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Jardins de France 633. janvier-février 2015