Maladies et ravageurs du fraisier : des menaces sur la culture

Marc DelporteNoëlle Dorion

Nous connaissons tous la fraise des bois (Fragaria vesca), ses petits fruits et son parfum inimitable. Récoltée dans la nature, puis dans les jardins où elle a été acclimatée, elle est consommée depuis l’antiquité. Notre fraise cultivée, au contraire, est une espèce à gros fruits dont on améliore chaque année les performances agronomiques et, en particulier, le parfum. A l’origine, cette fraise Fragaria x ananassa Dutch. est un hybride entre deux espèces américaines, la première à fruits rouge rapportée au 16e  siècle d’Amérique du Nord (F. virginiana), la seconde à gros fruits blancs rapportée au 18e siècle d’Amérique du Sud (F. chiloensis).

 

La fraise, espèce à gros fruits dont on améliore chaque année les performances. Ici, une barquette de ‘Mara des bois’ - © CTIFL

La fraise, espèce à gros fruits dont on améliore chaque année les performances. Ici, une barquette de ‘Mara des bois’ - © CTIFL

 

La seule façon de multiplier à l’identique, les premiers hybrides spontanés ou les créations actuelles, est la multiplication végétative par l’intermédiaire des stolons (photo 1). Or, si ce procédé est extrêmement efficace, il a aussi un inconvénient majeur. En effet, nombre d’agents pathogènes déjà présents dans ou sur la plante accompagnent alors le jeune plant et plus la culture s’intensifie, plus la situation sanitaire s’aggrave. Ainsi, dans les années 60, une intense dégénérescence due à des virus ou à des champignons (Phytoththora cactorum,..) a été observée dans les fraiseraies. Des traitements de thermothérapie ont d’abord été utilisés, puis la culture de méristème a été mise en place au début des années 70. Cette technique a permis de régénérer des variétés contaminées et de produire des pieds-mères indemnes de virus et de champignon. Associée à la micropropagation (photo 2), cette technique permet de proposer en quantité, aux fraisiculteurs comme aux amateurs, du matériel végétal de grande qualité. La culture in vitro est intégrée dans le schéma de certification obligatoire du plant dit de prébase (photo 3) qui est fourni aux multiplicateurs spécialisés. Les plants de la 1re génération doivent être indemnes de maladies et de ravageurs notamment : du virus de la marbrure, du phytoplasme MLO,  des Phytophthora, des Verticillium, du Botrytis, du Ramularia, de l’Oïdium, l’Alternaria et du tarsonème. La culture in vitro contribue donc à la diminution du nombre de traitements et parallèlement, à l’augmentation du nombre de variétés disponibles sur le marché.

 

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