Les espèces invasives différemment concernées

Josiane Le Corff

De nombreuses espèces invasives sont en vente dans les jardineries. Mais comment vont-elles réagir aux changements climatiques attendus lors des prochaines décennies, en particulier avec des températures hivernales plus chaudes ou une diminution des précipitations dans les zones méditerranéennes ? Des outils sont mis en place pour évaluer les risques.

 

L’invasion de l’herbe de la Pampa deviendra problématique © J. Le Corff

L’invasion de l’herbe de la Pampa deviendra problématique - © J. Le Corff

 

Différents outils sont actuellement mis en œuvre pour essayer de prédire quelles espèces seront plus ou moins invasives et quels écosystèmes seront particulièrement envahis dans le futur du fait du changement climatique. La prise en compte des caractéristiques biologiques des espèces apporte quelques éléments de réponse. A partir de la compréhension actuelle des phénomènes invasifs, il est attendu que les espèces capables de se disperser très efficacement le long des routes, des voies de chemin de fer, qui ont une aire de répartition étendue ou un métabolisme en C4 comme l'herbe de la Pampa (Cortaderia spp. ou Gynerium spp.), deviendront sans doute encore plus problématiques (Dukes et Mooney 1999).

 

Des espèces favorisées

Des modèles théoriques permettant de croiser différents scenarii climatiques et les données sur les niches écologiques des espèces actuellement ou potentiellement invasives, apportent d'autres éléments de réponses. Les conséquences des changements climatiques devraient par exemple défavoriser les renouées du Japon (Fallopia spp.), espèces très problématiques en Europe centrale, et, au contraire, favoriser de nombreuses espèces aquatiques d'origine tropicale ou subtropicale comme la Jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes). En effet, les températures hivernales plus chaudes devraient permettre à ces espèces de survivre et de se reproduire toute l'année et en dehors des espaces dans lesquelles elles sont actuellement cultivées (Kelly et al. 2014).

 

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