Les accidents liés aux plantes d’appartement

Gilbert Gault

Les plantes qui s’installent dans les appartements pour apporter de la nature dans nos intérieurs ont souvent des origines exotiques de climats tropicaux ou équatoriaux. Elles peuvent exprimer des toxicités méconnues sous nos latitudes.

 

© Office Hollandais des FleursLes intoxications par les plantes d’appartement sont essentiellement liées à l’ingestion de feuilles ou de produits contaminés, par de jeunes enfants et les jeunes animaux domestiques. Toutefois, les amateurs de jardinage et de l’art du bouquet peuvent parfois s’intoxiquer par simple contact avec des plantes irritantes. Pour ce qui est des animaux domestiques, on a parfois des ingestions par désoeuvrement.

Le Dieffenbachia fût dans les années 80 l’un des premiers à attirer l’attention sur les Aracées et les potentialités caustiques de leur sève riche en raphides d’oxalate de calcium. Dans son sillage, les Scindapsus, Colocasia, Anthurium, …révèlent leur toxicité. D’autres plantes comme les Mandevilla, Dipladenia Allamanda (Apocynacées) émergent dans les années 1990 et provoquent un engouement qui occasionne quelques accidents cutanés de type brûlures chimiques mais ne semblent pas induire d’intoxication aux digitaliques comme leur chef de file le Laurier-Rose qui s’installe sur les balcons. Cette plante dont la toxicité est bien connue dans les pays méditerranéens provoque des intoxications cardiaques soit par des pratiques de taille mais également de confusion alimentaire (avec le laurier sauce) ; avec le Muguet du premier Mai également cardiotoxique, c’est la consommation alimentaire de l’eau du vase qui est à l’origine des accidents.


Récemment, les Brugmansia et Datura  semblent prendre de plus en plus de place dans nos intérieurs et exposent aux contaminations transcutanées et oculaires par la sève aux propriétés psychoactives (dérivés des atropiniques) voire à des ingestions par erreur botanique (Epinards épineux). L’art du bouquet de fleurs champêtres, des jardins voire des bouquets secs ou des compositions florales d’ikebana peuvent par les végétaux collectés constituer un risque d’intoxication par des caustiques comme ceux de la sève des Euphorbiacées, les furocoumarines de belles Apiacées ou Rutacées aux potentialités phototoxiques. D’autres plantes comme les pommiers d’amour (Solanum pseudocapsicum) produisent des fruits qui ressemblent à des petites tomates ou les Ricins (Ricinus communis) aux graines ornementées peuvent attirer l’attention des jeunes enfants et induire quelques troubles digestifs.

Les lactones sesquiterpéniques présentes dans Primula obconica peuvent également provoquer des dermites allergiques de contact réitérés et réguliers.

Les accidents avec les plantes demeurent rares mais peuvent revêtir une gravité méconnue avec les plantes exotiques. Il est important d’introduire ces plantes dans les intérieurs en connaissant les risques induits et d’éviter l’exposer les jeunes enfants ou les animaux domestiques aux plantes dont la toxicité est avérée.