Le genre Lavandula : un genre diversifié

Bernard Pasquier

Lavandula dhofarensis A.G. Mill. subsp. ayunensis A.G. Mill. (Oman) - © B PASQUIER - CNPMAI
Lavandula dhofarensis A.G. Mill. subsp. ayunensis A.G. Mill. (Oman) – © B PASQUIER – CNPMAI

Plantes de milieux secs, peu rustiques en général, de culture facile à très délicate

Lavandula nimmoi Benth. (Socotra – Yémen) – © B PASQUIER – CNPMAI

Les lavandes se développent toutes naturellement dans des sols secs à très secs (falaises, rochers, rocailles, oueds…).

Peu sont rustiques sous climat parisien (L. angustifolia, L. latifolia, L. lanata) et dans une moindre mesure les lavandes  « papillon » (L. stoechas, L. viridis et L. pedunculata). Toutes les autres (bien que L. dentata résiste à de petites gelées) sont gélives mais peuvent être cultivées au jardin, avec de multiples précautions, comme des annuelles (avec possibilité de floraison et maturation des graines dans la plupart des cas).

Toutes sont aromatiques, peu sont utilisées

Lavandula hasikensis A.G.Mill. (Oman) - © B PASQUIER – CNPMAI
Lavandula hasikensis A.G.Mill. (Oman) – © B PASQUIER – CNPMAI

Les lavandes sont des plantes aromatiques : feuillage à odeur de lavande mais aussi de citron (L. citriodora, L. hasikensis, L. samhanensis), de thym (L. pubescens)…, et un certain nombre d’entre-elles sont utilisées localement pour les propriétés médicinales de leur huile essentielle (HE).

Quelques espèces sont plus largement commercialisées :

  • L. angustifolia subsp. angustifolia ou lavande à feuilles étroites, lavande fine, lavande officinale, lavande vraie… ; mondialement réputée pour son HE (parfumerie, cosmétique, aromathérapie…) et au niveau ornemental (bouquets et fleurs sèches, multitude de cultivars pour le jardin) ;
  • L. latifolia ou lavande aspic (propriétés médicinales de l’HE) ;
  • Les lavandes « papillon » (ornementales, parfois propriétés médicinales de l’HE) ;

Au-delà de l’espèce : les hybrides, un gros potentiel d’exploitation

Lavandula samhanensis Upson & S. Andrews (Oman) - © B PASQUIER - CNPMAI
Lavandula samhanensis Upson & S. Andrews (Oman) – © B PASQUIER – CNPMAI

Les espèces de lavande peuvent s’hybrider entre elles. Peu d’hybrides sont exploités au niveau ornemental à l’exception du lavandin (L x intermedia) issu du croisement entre la lavande vraie et la lavande aspic (on le rencontre spontanément en France dans les secteurs où les deux parents sont naturellement présents, vers 500-700 m d’altitude au sud des Alpes et dans les Grands Causses). Il est stérile et ne se reproduit donc que par bouture ; il est bien rustique. Il en existe de nombreux cultivars ornementaux (‘Dutch’, ‘Seal’, ‘Gros bleu’ …) ou pour la production d’HE (‘Grosso’, ‘Super’, ‘Sumian’, ‘Abrial’…).

Il est parfois difficile de distinguer un pied de lavande vraie d’un pied de lavandin d’autant que souvent les deux sont vendus indifféremment sous le nom de « lavande ». Petit truc simple pour s’en sortir : froisser un épi floral sec, si des graines noires luisantes sortent des calices, c’est de la lavande, si les calices sont vides : c’est du lavandin !

Trois sous-genres, huit sections

Le genre lavandula (de la famille des labiées ou lamiacées) est composé de trois sous-genres et huit sections dans lesquelles se répartissent 39 espèces qui croissent dans les îles macaronésiennes (7 espèces dont : Cap Vert 1, Canaries 5 et Madeire 2), sur tout le pourtour méditerranéen et au Sahara (3 espèces) jusqu’en Iran (2), en Inde (2) et en Somalie (3). Les plus fortes zones de diversité sont, à l’ouest, le Maroc (9 espèces) et la péninsule ibérique (8 espèces) et, à l’est, la péninsule arabique (13 espèces dont le Yémen 9 et Oman 5).

En France on trouve trois espèces : L. angustifolia (sols calcaires) subdivisée en deux sous-espèces : subsp. angustifolia (Sud Alpes, Grands Causses) et subsp. pyrenaica (Est Pyrénées), L. latifolia (Sud jusqu’en Quercy et Périgord) et L. stoechas (sols acides de la région méditerranéenne).

A lire …

Pour appréhender toute l’extraordinaire diversité des lavandes cultivées ou sauvages : « THE GENUS LAVANDULA »  de Tim Upson et Susyn Andrews (Ed Royal Botanic Gardens, Kew, 2004)

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