Le cerisier vulnérable au changement climatique

José Quero-GarciaÉlisabeth Dirlewanger

Les vergers d’arbres fruitiers apparaissent vulnérables au changement climatique du fait de leur pérennité et d’une entrée progressive en production. Lorsque l’arbre fruitier entre en production, la complexité de l’élaboration de la fructification constitue une autre caractéristique, cause de vulnérabilité. La fructification est, en effet, l’aboutissement d’un développement végétatif et floral échelonné sur deux années successives, le « cycle annuel ». Or, la température intervient au cours de ce cycle de façon déterminante sur plusieurs phases physiologiques.

 

La cerise Fermina, une variété adaptée mise au point par l’INRA - © J. Quero-Garcia INRA

La cerise Fermina, une variété adaptée mise au point par l’INRA - © J. Quero-Garcia INRA


Depuis la fin des années 1980, des avancées de floraison ont été mises en évidence pour les principales espèces fruitières dans de multiples régions à climat tempéré, tant en France qu’à l’étranger. Plus ponctuellement des particularités concernant la durée, l’intensité et la qualité de la floraison ont été observées à la suite de périodes de chaleur inhabituelle. La durée de croissance du fruit semble également avoir été modifiée dans certaines situations.

 

 

Le réchauffement avance la floraison

Grâce à des données phénologiques et agronomiques recueillies sur un pas de temps long (depuis 1960 pour pommier et poirier), l’analyse statistique a conduit à distinguer deux sous-périodes : une première des années 1960 à la fin des années 1980 et une seconde depuis la fin des années 1980. Si des variations annuelles d’ampleur comparable ont été observées durant ces deux sous-périodes, les dates moyennes de floraison de chacune d’elles sont apparues significativement différentes, la seconde étant plus précoce de 7 à 11 jours. Cette évolution s’est réalisée selon un phénomène de rupture à la fin des années 1980 (Legave J-M., 2007). Sachant que le réchauffement global s’est nettement accru depuis la fin des années 1980, les avancées de floraison observées sont considérées comme un impact avéré de ce réchauffement.

 

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