Île de la Réunion : Le Parc des Palmiers du Monde Unique !

Être le plus grand du monde: telle est l’ambition du Parc des Palmiers du Monde. Situé sur la commune du Tampon, sur l’île de La Réunion, son histoire est le résultat de la volonté d’un maire, de sa municipalité et d’habitants regroupés au sein de l’association Union-Palmeraie

Vue aérienne parc des palmiers
Vue aérienne du Parc des Palmiers © Jimmy Stratégie

L’histoire du Parc des Palmiers (aujourd’hui Parc des Palmiers du Monde) a commencé en 1990, suite à une décision du conseil municipal et de l’association Union-Palmeraie. « Ce fut tout d’abord un petit parc installé sur un terrain en friches », raconte l’ingénieur principal et architecte paysagiste Olivier Voillequin, le responsable du parc, qui s’est impliqué dès le début de sa création, avec le maire André Thien Ah Koon. « Puis nous avons eu la volonté de l’agrandir, dans le but qu’il devienne le plus grand parc de palmiers du monde. » Ouvert au public en 2011, il couvre une superficie de sept hectares.

Un nouvel agrandissement, de dix hectares, est en cours : « À terme, nous aurons un vaste parc paysager de vingt hectares offrant une collection de 40 000 sujets, regroupant plus de 1250 espèces différentes de palmiers du monde entier », précise Olivier Voillequin.

Palmiers éventails
Variété de palmier éventail : Licuala peltata var.sumawongii © J.-F. Coffin
Deux palmiers
Washingtonia filifera © J.-F. Coffin

Rigueur botanique

Pour atteindre cet objectif, il faut suivre une démarche très rigoureuse. «Notre politique d’acquisition de plants et de semences est très stricte afin de ne pas introduire de maladies ou de parasites », souligne l’ingénieur. Les végétaux sont plantés ou semés dans une pépinière et mis sous surveillance pour également vérifier la pureté ou la conformité de l’espèce, leur adaptation au sol et au climat. Après une période plus ou moins longue, selon les sujets, les palmiers sont transplantés dans leur parcelle définitive.

Contrairement aux anciennes plantations, dans lesquelles étaient mélangées les différentes espèces, quel que soit leur pays d’origine, la démarche actuelle est de regrouper les végétaux issus du même continent. À chaque végétal correspond une fiche donnant toutes ses caractéristiques : son origine, son nom vernaculaire, son nom latin, ses usages (alimentaire, médical, artisanal…).

Pigafetta elata
Pigafetta elata © J.-F. Coffin

Une réserve mondiale

Un des objectifs du Parc des Palmiers est la sauvegarde des palmiers en danger d’extinction à travers le monde. « Le parc sera un formidable réservoir de semences pour les programmes de replantation des pays dont ils sont originaires », peut-on lire dans le rapport d’enquête publique, publié début 2021. Ce que confirme Olivier Voillequin, qui donne comme exemple « l’attention particulière portée aux palmiers de Madagascar en voie d’extinction sur cette île (à cause, en partie des incendies catastrophiques), notamment, le Dypsis leptocheilos, appelé “palmier ours en peluche ou palmier nounours” dont il ne reste que cinq spécimens à l’état naturel ».

Pour éviter toute erreur ou imprécision, le parc s’entoure des conseils du Dr John Dransfeild, botaniste de Kew Gardens (Angleterre) spécialiste reconnu mondialement en matière de palmiers.

 

Un conservatoire botanique accessible à tous

De nombreux aménagements d’importance sont prévus pour mieux accueillir les visiteurs et rendre la visite du parc encore plus agréable. Parmi eux, on note la volonté d’adaptation aux personnes à mobilité réduite. Une grande esplanade mène à un belvédère d’où l’on a une vue imprenable sur le parc. Puis, grâce à un parcours à faible déclivité, on peut cheminer vers le bas du parc. De nombreuses actions en faveur de l’environnement sont engagées, comme les parkings à revêtement perméable pour favoriser l’infiltration de l’eau, etc. Le coût de l’opération est de 6,25 millions d’euros, dont 2,8 millions de financements européens, le reste étant assuré par les fonds propres de la commune du Tampon.

Cet investissement a pour objectif d’aboutir à « un véritable conservatoire botanique, une vitrine du patrimoine mondial, une référence mondiale pour les scientifiques, les touristes ou encore les amateurs de botanique ! ».

Jean-François Coffin
Journaliste et membre du Comité de rédaction de Jardins de France