Changement climatique : impacts sur les feuillus décidus

Nathalie Bréda

Les forêts décidues (d’arbres feuillus caduques) sont particulièrement dépendantes de la saisonnalité. Les impacts de modifications majeures du climat sont, pour partie, prévisibles, à partir des spécificités de leur fonctionnement et leur réaction déjà largement révélées lors des aléas climatiques récents et passés. Plus que les aléas climatiques eux-mêmes, ce sont les conséquences de leurs interactions, leur récurrence et les capacités d'adaptation des arbres et des peuplements qui sont aujourd'hui la préoccupation des gestionnaires et des scientifiques.

 

Les feuillus caduques sont particulièrement sensibles aux excès du climat comme ici, des arbres en dépérissement - © N. Bréda

Les feuillus caduques sont particulièrement sensibles aux excès du climat comme ici, des arbres en dépérissement - © N. Bréda

 

Le développement des arbres à feuilles caduques est rythmé par les saisons. Il dépend de facteurs externes (durée du jour et température) et endogènes. Leur cycle végétatif comporte deux phénophases, feuillée et défeuillée, pendant lesquelles les fonctions physiologiques majeures (croissance, absorption, transpiration, fixation et stockage de carbone et de nutriments, reproduction) sont actives, inactives ou d'intensité variable. Le printemps et l'automne sont deux transitions au cours desquelles les feuillus sont particulièrement vulnérables aux accidents climatiques.

 

Phase feuillée et défeuillée

Pendant la période feuillée, les arbres assurent leur assimilation hydrique, minérale et carbonée, sous la dépendance du climat (rayonnement, vent, humidité et température de l'air). Ils sont capables de réguler, à court terme et de manière réversible, l’équilibre absorption / transpiration si la réserve en eau dans le sol devient trop faible. 
Pendant la phase défeuillée, il n'y a plus ni transpiration, ni absorption, ni photosynthèse. Cependant, certaines fonctions, comme la respiration, se poursuivent. Des mécanismes spécifiques à l'intersaison, comme l'endurcissement au froid, se mettent en place. Ces fonctions physiologiques coûtent de l'énergie, du carbone et dans une moindre mesure de l'azote à l'arbre. Ces éléments sont puisés dans les tissus de l'arbre en mobilisant les composés mis en réserve lors des phases d’activité.

 

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