Bulbes à floraison printanière: les clés pour bien fleurir

Jean-François Coffin

Les arracher, les laisser en terre, couper les feuilles… autant de questions que peut se poser le jardinier une fois que les bulbes ont fleuri au printemps.

Les jonquilles envahissent les jardins dès les beaux jours © JF Coffin

Pour mettre tous les atouts de son côté afin qu’un bulbe à floraison printanière refleurisse l’année suivante, bien connaître son mode de croissance permet de faciliter les interventions du jardinier. Un bulbe reconstitue ses réserves en particulier grâce à ses parties aériennes que sont les feuilles, notamment par le mécanisme de la photosynthèse. Pour les bulbes qui restent en terre toute l’année, si l’on veut qu’ils refleurissent de manière éclatante la saison suivante, leur feuillage sera conservé le plus longtemps possible, au moins tant qu’il est vert. On ne le coupera qu’une fois jauni. Le problème se pose, par exemple, pour les jonquilles ou narcisses qui fleurissent dans les pelouses. La tondeuse, si son passage précoce s’avère nécessaire, devra contourner les touffes de leurs feuilles qui restent après leur floraison. Si, à une époque, on considérait que la pelouse devait être tondue de manière impeccable, le jardinier apprécie aujourd’hui un jardin aux aspects un peu plus sauvages ou, disons, plus naturels. Garder les feuilles des bulbes après leur floraison contribue à cette ambiance. Pour faciliter cependant l’entretien, au moment de la mise en place des bulbes, il vaudra mieux les planter en touffes que de manière dispersée.



Ne pas épuiser le bulbe

D’une manière générale, que les bulbes restent en terre ou non, les fleurs devront être coupées autant que possible après leur floraison, tout en conservant une partie de la tige. Les laisser produire des graines épuisera la plante au détriment de la reconstitution des réserves du bulbe. En cas de sécheresse, ne pas hésiter à arroser pendant la floraison mais sans excès et tant que les feuilles sont vertes. Un apport d’engrais organique pendant cette période favorisera la constitution des réserves du bulbe et contribuera à une meilleure floraison l’année suivante. Certains déconseillent cet apport dans le cas de bulbes plantés dans des pelouses, l’engrais favorisant la croissance des mauvaises herbes. L’apport devra alors se limiter au niveau des touffes de fleurs.

Evitez les fortes variations de température pour conserver vos bulbes © S Gerbault
Soignez la conservation

La vie d’un bulbe et ses chances de reprise une fois replanté dépendent en grande partie des modalités de sa conservation. Une fois les bulbes arrachés, laisser sécher naturellement à température ambiante les parties aériennes, puis les enlever lorsqu’elles se détachent sans effort. Les bulbes seront ensuite déposés sur des clayettes grillagées afin que la totalité des faces du bulbe soient ventilées. C’est pourquoi je déconseille fortement l’usage des cagettes qui ne permettent pas une bonne circulation de l’air. La conservation se fera dans un local aéré, à l’abri de la lumière et peu humide. Certes, il devra être le plus frais possible. Mais le plus gros danger sont les fortes variations de température qu’il faudra éviter à tout prix. Conseils de Philippe Turc, directeur des Ets Ernest Turc

 

 

 

Le cas de la tulipe

Les variétés de tulipes dénommées « botaniques », qui donnent de petites fleurs, restent en terre d’une année sur l’autre. Pour les autres variétés dites « hybrides » dont les bulbes se plantent à l’automne, elles seront arrachées après la floraison de printemps et le plus tard possible lorsque les feuilles seront fanées. Une fois arrachés, les bulbes seront nettoyés de la terre qui les recouvre, des feuilles desséchées et des racines mortes. Un grand soin sera alors apporté pour leur conservation afin d’assurer une bonne qualité du bulbe. Et veillez à les protéger de la gourmandise des mulots !

Malgré tout le soin apporté à ces bulbes, ils finissent par dégénérer d’une année sur l’autre et donner des fleurs plus petites. Le jardinier devra alors s’en procurer de nouveaux dans le commerce, en n’oubliant pas l’adage « plus le bulbe est gros, plus la fleur sera belle » !

Conservez le feuillage le plus longtemps possible afin que le bulbe puisse reconstituer ses réserves © S Gerbault
Les bulbes que l'on peut laisser en terre

Aconit d’hiver, ail d’ornement, anémone, camassias, couronne impériale (fritillaire), crocus, iris, freesia, jacinthe, jonquille, lis, muscaris, narcisse, perce-neige, scille, tulipe botanique et, en général, tous les petits bulbes.

Pour en savoir plus sur ces bulbes, consultez les sites Internet des spécialistes producteurs de bulbes, faciles à trouver via un moteur de recherche.