Apports de la végétalisation à l’échelle des bâtiments et des quartiers : aspects hydrologiques

Maeva Sabre

Le rôle du végétal en milieu urbain, que ce soit à l’échelle du bâtiment ou du quartier, est multiple. L’étude de son impact physique et social nécessite donc une approche multidisciplinaire. Le climat (îlot de chaleur urbain en été), l’hydrologie (ville durable, charte d’Aalborg), la qualité de l’air, celle de l’eau, la biodiversité (nature en ville) etc. sont autant d’enjeux auxquels le végétal peut répondre. Des chercheurs et ingénieurs nationaux et internationaux tentent d’évaluer cette réponse de façon qualitative et quantitative.

 

Plate-forme végétale du CSTB à Nantes - © M. Sabre - CSTB

Plate-forme végétale du CSTB à Nantes - © M. Sabre - CSTB

 

Les performances hydrologique des fonctions du végétal en ville sont doubles : d’une part dans la gestion des eaux pluviales (via ruissellement et infiltration) et, de l’autre, sur le microclimat urbain (via l’effet de l’évapotranspiration (ET). Lorsqu’il pleut, une partie de l’eau est restituée dans l’atmosphère par évapotranspiration, une partie ruisselle et le reste s’infiltre dans les sols. Les pluies extrêmes sur les villes, dont les sols ont été rendus imperméables, conduisent à des inondations et des courants d’eau dans les rues. Les toitures végétalisées (TTV) ont été reconnues comme une option possible de contrôler les eaux pluviales pour les centres urbains. La diminution des ruissellements permettrait de diminuer le risque d’inondation, d’éviter le surdimensionnement coûteux des réseaux et de limiter la dégradation des sols et des infrastructures liée à l’érosion. Tous les végétaux urbains, y compris ceux des façades et des toitures, peuvent contribuer au « rafraîchissement urbain » en période chaude et de canicule. Le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU) représente l’élévation de température localisée en milieu urbain par rapport aux zones rurales voisines. Ce phénomène, plus marqué la nuit que le jour, a plusieurs origines : radiative, thermique, hydrique, aérodynamique et bien sûr anthropique. Après un événement pluvieux, le temps que les surfaces sèchent, c’est le phénomène d’évaporation qui contribue le plus à l’évapotranspiration et au rafraîchissement. Le reste du temps, c’est la transpiration qui domine. L’estimation du taux d’évapotranspiration est donc importante pour évaluer les flux de chaleur en ville qui sont une partie du bilan énergétique qui influence le micro climat urbain.

 

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