Agrumes en pot : Une culture à portée de main

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Bigaradier, citronnier, oranger, kumquat, calamondin sont autant d’espèces d’agrumes qui peuvent décorer votre jardin, votre terrasse, votre véranda. Ils flatteront vos papilles grâce à leurs fruits, que vous pourrez mener à maturité. Leur culture en pot est aisée, à condition de leur apporter « à boire et à manger » et de les observer régulièrement pour détecter d’éventuelles attaques de parasites. Pour récolter de beaux agrumes, suivons les conseils de Christophe Reineri, spécialiste de ces plantes.

Les agrumes offrent une palette de variétés pouvant être cultivées en pot © Agrumes de Méditerranée

« Les agrumes sont des plantes magiques », affirme Christophe Reineri, pépiniériste à Tiercé, dans le Maine-et-Loire. « Ce sont les seuls fruits au monde qui possèdent une chair composée de petites vésicules acidulées !  » Arbres à feuilles persistantes, ils sont autofertiles et fructifient au moment où les autres arbres se reposent, environ de novembre à avril, voire mai. Leurs fruits sont consommables. Les plantes peuvent être cultivées sur les terrasses, les balcons, et parfois en intérieur.

Un rempotage raisonnable

L’agrume est une plante qui vit très bien en pot, où il peut rester toute sa vie moyennant certaines précautions. Il faudra veiller à le rempoter de temps en temps pour réalimenter la plante et lui permettre de se développer. L’opération doit se réaliser tous les deux ou trois ans, plutôt au printemps. S’il s’agit d’un gros sujet, à partir de 1,50 mètre de haut, le rempoter tous les sept à dix ans suffira.

Il faut choisir un pot légèrement plus grand que l’ancien, avec un maximum de 4-5 cm de diamètre en plus. Si vous choisissez un pot trop grand, la plante va développer ses racines au détriment du feuillage. Griffez la motte pour la décompacter. Drainez bien le fond du pot, par exemple avec une couche de poterie que vous aurez cassée en petits morceaux ou avec des billes d’argile acquises dans le commerce. Le drainage est d’une haute importance car les agrumes ne supportent pas que leurs racines trempent dans l’eau, qui les asphyxie et les fait pourrir. Comblez avec un terreau à base de tourbe. On en trouve sur le marché des « spécial agrumes ».

Besoin de lumière

L’agrume en pot peut passer l’été en extérieur. Il a besoin de soleil et de chaleur. Avant l’hiver, il faut le rentrer sous abri hors gel. Choisissez un local où la lumière est suffisante, par exemple un garage où se trouve une fenêtre, ou une véranda non chauffée. La température doit se situer entre 5 et 10 °C. Les agrumes ne vivent pas bien en appartement en hiver car la température est trop élevée. Certaines variétés résistent cependant, comme le calamondin ou le kumquat. L’aération est également très importante.

Le citronnier est la variété type d’agrume qui peut arriver sans problème à maturité © Agrumes de Méditerranée

À boire et à manger

L’arrosage est primordial pour un agrume en pot : il faut toujours l’arroser sur le dessus de la motte, qui ne doit pas sécher et rester légèrement humide, y compris en période d’hivernage. Arrosez une fois par semaine mais ne noyez jamais la motte. Évitez les soucoupes où l’eau peut stagner. On peut surélever la plante en plaçant des tasseaux entre le pot et la soucoupe. L’eau calcaire est à éviter.

Pour obtenir de jolis fruits, nourrissez la plante en lui apportant une fertilisation assez soutenue et régulière en cours de végétation. Utilisez un engrais spécial agrumes (15-15-30) qui, en fait, est de composition quasi identique à un engrais tomates mais moins cher… L’élément important est la potasse. Vous pouvez utiliser un engrais bio toute l’année, environ tous les quinze jours (se reporter à l’étiquette de l’emballage). Vérifiez que l’engrais comporte des oligoéléments. En engrais conventionnel, c’est de mi-février à novembre que vous pourrez effectuer les apports.

Favoriser les nouvelles branches

Fin d’hiver/début printemps vont apparaître de nombreuses branches nouvelles. C’est sur elles que naîtront les fleurs, puis les fruits. Pour favoriser leur développement, taillez les anciennes branches pour qu’elles en émettent de nouvelles et éliminez les branches mortes. Pour cette opération, attendez les dernières gelées, sinon « le froid va s’infiltrer via les blessures ».

La taille doit consister à couper le tiers, voire les deux tiers maximum, des grosses branches. On peut « pincer » régulièrement les jeunes rameaux pour une harmonie de forme. L’arbuste doit avoir « une tête bien pleine ». Les fleurs apparaissent en mars jusqu’en juillet, le fruit mettant sept à dix mois pour se former. Il grossit de décembre à janvier, jusqu’en mars. La coloration provient du froid et de l’écart de température entre le jour et la nuit. La couleur n’est pas synonyme de maturité. Des fruits verts peuvent être mûrs. C’est seulement qu’ils n’ont pas connu le froid leur donnant de la couleur.

Parasites, mieux vaut prévenir que guérir

Les teignes sont les premiers parasites qui peuvent attaquer les agrumes, touchant les fleurs qui avorteront. La prévention contre la teigne du citronnier (Prays citri) est primordiale et il est difficile de l’éliminer, surtout en bio. Les teignes sont des papillons qui pondent sur les fleurs, dont les petites chenilles vont faire leur repas. Un autre papillon à l’état de chenille, la mineuse, va s’attaquer aux feuilles. Des cochenilles peuvent apparaître, comme la farineuse (Pseudococcus viburni). Cette année 2019 a été une année à cochenilles. L’observation est primordiale pour éviter un développement du parasite. En cas d’envahissement, seule une taille sanitaire peut éviter la prolifération.

Fourmis annonciatrices de pucerons

Les agrumes peuvent être envahis par les pucerons, qui ne sont pas toujours visibles au premier coup d’œil. Leur existence peut être détectée par la présence de fourmis qui sont attirées par le miellat qu’ils génèrent. Pour lutter contre les pucerons et les acariens, on peut vaporiser une solution de savon noir ou de certaines huiles, comme l’huile de colza. D’autres parasites peuvent s’attaquer aux agrumes, mais ils sont plutôt rares, comme la mouche du fruit. Il en est de même pour les maladies cryptogamiques qui apparaissent si l’humidité ambiante est trop élevée, ce qui entraîne la pourriture de la plante.

Le plaisir de déguster

Le grand principe, pour avoir de beaux agrumes en pot, est donc de les observer avec bienveillance, régulièrement et d’agir très vite en cas d’apparition de ravageurs. Vous aurez ainsi de jolies plantes. Et quel plaisir et fierté au moment de les cueillir et de déguster leurs fruits, tels quels ou cuisinés !

 

Jean-François Coffin
Journaliste, membre du comité de rédaction de Jardins de France

 

PARLEZ-VOUS AGRUMES ?

Dans la famille des agrumes, plusieurs genres sont référencés :
– Citrus (citronniers, orangers, limes)
– Microcitrus (caviar)
– Fortunella (kumquat)
– Poncirus (trifoliata)

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Les agrumes en pot, sous serre, une spécialité d’Agrumes de Méditerranée © D.R

 

Située à Tiercé, près d’Angers (49), l’entreprise Agrumes de Méditerranée est dirigée par Christophe Reineri. Elle produit et acclimate agrumes, palmiers, plantes méditerranéennes, oliviers, etc. sur une surface de 20000 m2 de serres et 3500 m2 de pépinière.

 

Ceci représente environ :

  • 100000 agrumes dans plus de 50 variétés, du pot de 1,5 litre jusqu’au 80 litres ;
  • 100000 plantes méditerranéennes.
Christophe Reineri © D.R

 

En 2018, l’entreprise a investi dans 8000 m2 de serres complémentaires, entièrement dédiées à la production, en Anjou, de 100000 agrumes et fruitiers méditerranéens en culture biologique. Elle est le seul producteur d’agrumes bio en Europe. En 2019, l’entreprise de production a été certifiée HVE (Haute valeur environnementale) et sa production bio est désormais garantie « alimentaire ».

www.agrumes.fr

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