Édito : Une année pour la forêt

Guy Landmann

Déclarée Année internationale de la forêt par les Nations Unies, 2011 est l’occasion de faire une incursion dans ce milieu à la fois si familier et si méconnu.

© Sergei Karapanov

Utilisée par l’homme depuis des temps anciens, la forêt n’est plus que très rarement « vierge » : moins étendue qu’à l’origine, elle progresse à nouveau depuis deux siècles jusqu’à occuper  près d’un tiers du territoire métropolitain. Gérée mais pas banalisée, elle est même un haut lieu de la biodiversité dans l’Hexagone, et plus encore dans les territoires d’Outre-mer.
Nous aimons cette forêt « naturelle » et apprécions tout autant les divers produits dérivés du bois qui supposent des  « prélèvements » en forêt plus ou moins bien acceptés. La filière forêt-bois génère plus de 400 000 emplois, et pourrait, dit-on en générer davantage sans nuire à la forêt.
Certaines représentations de la forêt nous sont familières. Il y a bien sûr les coupes forestières, les cueilleurs de champignons et autres menus produits, les chasseurs qui, de moins en moins nombreux, peinent parfois à réguler les cervidés, et bien entendu les promeneurs en forêt dont le nombre a récemment cessé d’augmenter.
La forêt est au centre de nouveaux enjeux. On veut renforcer sa capacité à lutter contre l’effet de serre en augmentant sa capacité à stocker du carbone et, éventuellement, en créant des marchés spécifiques pour mieux utiliser cette faculté, on la veut plus résistante aux sécheresses futures, éventuellement en utilisant des espèces plus résistantes, on s’est engagé à utiliser nettement plus de bois à assez brève échéance pour diminuer le recours aux énergies fossiles. Et tout ceci, comme le prévoit le Grenelle de l’environnement, sans porter atteinte, au contraire, à la préservation de la biodiversité.

La forêt « paisible » réserve donc des débats qui le sont moins : l’État, les propriétaires privés, les communes forestières, les protecteurs de la nature, tous y prennent part. Ce détour forestier vous y incitera sans doute !

Pourquoi la SNHF s’intéresse-t-elle tant à la forêt ? Le jardin n’est-il pas une clairière, une lisière, un bois, bref, un assemblage de végétaux hérités de la forêt ?