Les trésors du Jardins des Plantes de Rouen

Agnès Guillaumin

Ouvert au public depuis 1840, le Jardin des Plantesde Rouen est un lieu de promenade et de mémoire qui héberge de riches collections botaniques et horticoles. Avec l’arrivée d’Andrine Faure en 2011, une nouvelle dynamique se met en place. L’occasion de braquer les projecteurs sur ce lieu méconnu…

Le pavillon XVIIe abrite une collection de vieux outils - © Mairie de Rouen

Aujourd’hui, le jardin est un grand parc qui compte des espaces de loisirs, de promenades ponctuées de zones de présentation de collections végétales en plein air ou sous serre et de quelques belles constructions, comme le bâtiment à colombage hébergeant l'ancien pressoir à pommes et le grand pavillon XVIIe orné d'une majestueuse glycine. La rocaille héberge des raretés comme Ramonda myconi (ramondie des Pyrénées), Viola rothomagensis (violette de Rouen) ou Senecio helenitis ssp candidus. La collection d’iris compte 240 variétés et celle d’hémérocalles 60, toutes plus belles les unes que les autres…



Le pavillon central fait partie des plus anciens bâtiments de ce type en France - © Mairie de RouenPrésentations exotiques

Le plus bel édifice à vocation botanique est sans doute la serre centrale construite en 1839 et qui abrite une collection de plantes utilitaires. Les pavillons latéraux accueillent des plantes carnivores et, à gauche, une collection de plantes grasses et xérophytes. Plus loin, un ensemble de sept serres abrite des espèces tropicales décoratives, dont beaucoup de grimpantes et une collection d’orchidées et de plantes aquatiques. La serre, la plus grande et la plus haute, est dite le Palmarium. À l’autre extrémité, une orangerie, vaste de 874 m², récemment rénovée, héberge en hiver Phoenix, Chamearops et grands agrumes cultivés en bacs. En été, le grand bâtiment sert de lieu d’exposition, en particulier lors de l’opération Graines de Jardin, organisée par la communauté d’agglomération le dernier week-end de mai.

 

Plein feu sur les fuchsias

Le Jardin des Plantes réunit une collection d’environ 1000 fuchsias, espèces et surtout cultivars dont certains, surtout arbustifs, proviennent de Chèvreloup, mais dont la plupart ont été recueillis en 1991, lorsque Jean Pierre Calvar, pépiniériste, a cessé son activité. Sa collection consistait en 860 taxons dénommés dont 90 espèces botaniques ou hybrides interspécifiques. Les fuchsias sont abrités sous tunnel en hiver et en plein air en été. La collection de Rouen est classée CCVS.

 

Les roses de Normandie

 Prévost, Boutigny, Coquerel, Calvert, Thierry, Oger… les obtenteurs normands ont créé plus de 700 variétés de roses entre 1820 et 1930. Exemple des variétés remarquables liées à la Normandie, ‘Madame Isaac Pereire’ qui fut créée en 1867 par Armand Garçon, un ouvrier jardinier de Rouen (sous le nom ‘Le Bienheureux de La Salle’) ou encore ‘Ferdinand Pichard’, ‘Mme Pierre Oger’, ’René Coty’, ’Président de Sèze’, ’Paul Noël’, ‘Thérèse de Lisieux’. Un échantillon de ces roses « normandes » est cultivé au Jardin des Plantes de Rouen, dans un espace consacré aux roses et à côté de variétés horticoles courantes et classiques. Pour en voir plus : visite indispensable en juin de la roseraie conservatoire Roses de Normandie de Beaumont-le Hareng, situé au Nord de Rouen. Ici sont présentées 500 variétés créées par des obtenteurs de Normandie ou avec un lien avec la Normandie. Cette collection est labellisée CCVS.

 

La poire "Passe Crassane" a été créée à Rouen par Boisbunel - © Mairie de RouenL’école fruitière

Le verger conservatoire du Jardin des Plantes, créé en 1890, n’est ouvert au public que sur demande, pour les visites guidées et lors des animations. Cette « école fruitière » est dédiée à Louis Boisbunel, l’obtenteur rouennais de la poire ‘Passe Crassane’. Ce dernier serait bien déçu de voir cette variété interdite à la plantation en raison de sa sensibilité au feu bactérien ! Le verger compte 329 variétés, ont 136 de pommes et 92 de poires cultivées suivant des formes dirigées comme palmettes, gobelets ou cordons, quelques formes sophistiquées et originales comme le poirier ‘Doyenné du Comice’ en vase, ou encore le poirier ‘Williams’ mené en forme sinueuse de Rouen. Joël Hauville est le responsable du verger conservatoire (et par ailleurs président de l’association Pomologique de Haute Normandie). « Ici, comme, dans le reste du jardin, les arbres ne sont pas traités à l’exception d’untraitement biologique hivernal tous les deux ans. ».
Parmi ses objectifs, le verger s’attache à retrouver les variétés locales à cidre et à couteau.

 

 

 

Le massif du papillon, recréé chaque année depuis plus d'un siècle, est une attraction pour les rouennais - © Arnaud Bertereau

INFOS PRATIQUES

Le Jardin des Plantes

114 ter avenue des Martyrs de la Résistance

76100 Rouen

Tel : 02 32 18 21 30

www.rouen.fr/jardinplantes

 

2 thoughts on “Les trésors du Jardins des Plantes de Rouen”

  1. Connait-on le nom du jardinier qui a dessiné le Papillon du Jardin des plantes. On m’a parlé de mr. Séraphin HAUTCOEUR, né le 4 septembre à Etrépagny.
    Pouvez-vous me le confirmer ou me l’infirmer?
    Cordialement;

  2. J’ n’ai rien à ajouter au commentaire ci-dessus, si ce n’est que mr. HAUTCOEUR est mon grand-père maternel;

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