Robert Turc, personnage d’une saga du bulbe

Michel Velé

Toute sa vie aura été consacrée à la « maison Turc », comme il se plaisait à le dire. Et l’histoire de cette maison aura largement été marquée par sa personnalité. Voici le portrait de Robert Turc, bulbiculteur, né le 29 juin 1925 à Angers, et qui nous a quittés fin mars 2014, après une vie entière consacrée à son métier, à sa passion.

 

L’entreprise Turc aujourd’hui - © D.R.L’entreprise Turc aujourd’hui - © D.R.

 

L’histoire de la maison Turc débute à la fin du 19ième siècle, dans le massif de l’Oisans, plus précisément à cette période où les colporteurs ont commencé à faire parler d’eux. Ces marchands, issus de quelques familles de Saint Christophe en Oisans, de la Bérarde ou autre petite commune de la vallée du Vénéon, récoltaient, l’été, des graines des plantes des montagnes et les vendaient, l’hiver, auprès des grands amateurs d’espèces botaniques. C’est ainsi qu’ils allaient en Espagne, en Europe du Nord et  même en Russie, où ils fournissaient  la Cour des Tsars ! Parmi eux, un certain Adolphe Turc qui, au début du 20èmesiècle, avec d’autres familles, les Veyrat notamment, ouvrira des boutiques de semences dans des villes telles Madrid et New-York. A cette époque, ils complétaient leurs assortiments de plantes et arbres en achetant des spécialités cultivées dans la vallée de la Loire. Plus précisément en Anjou, région reconnue pour la qualité et la diversité de ses productions horticoles. Pendant que les maris et fils parcouraient le monde, épouses et sœurs passaient les longs hivers rigoureux, isolées dans leurs vallées enneigées.

 

Vers des lieux plus cléments

Au début du 20ème siècle, las de cette situation peu égalitaire, quelques familles partent s’installer dans des endroits plus cléments. Les Balme, les Dussine, les Turc… s’installent à  Angers, les uns créant leur entreprise horticole, les autres reprenant des établissements existants, produisant des roses. Adolphe Turc, son épouse et ses cinq enfants s’installent donc à Angers…Le fils aîné, Adolphe, poursuit l’activité de la pépinière tandis que ses frères, Ernest et Lucien voyagent. Ernest part étudier l’horticulture en Angleterre, puis en Allemagne. Il exerce un temps à Madrid avant de revenir à Angers. Le plus jeune, Lucien, s’installe définitivement en Espagne, où il fonde une pépinière...

 

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Jardins de France 631 septembre-octobre 2014