Pourrons-nous vivre sans OGM ? 60 clés pour comprendre les biotechnologies végétales

Noëlle Dorion

Dans le débat permanent, confus et contradictoire sur la production et la culture des plantes génétiquement modifiées (PGM), nous, citoyens, scientifiques, hommes politiques et journalistes, avons tous besoin de prendre un peu de recul. L’ouvrage collectif, intitulé « Pourrons nous vivre sans OGM ? » vient à point nommé pour éclairer la situation. Cet ouvrage, publié aux éditions Quae sous la direction d’Yvette Dattée et Georges Pelletier, laissera à chacun d’entre nous le soin de répondre à la question initiale en proposant « 60 clés pour comprendre les biotechnologies végétales ».

 

« Pourrons-nous vivre sans OGM ? » se place dans le contexte mondial et irréfutable de l’augmentation de la population (9 milliards d’habitants en 2050), de la raréfaction des terres arables sous l’effet de l’urbanisation, de l’érosion, de la salinisation (perte du 1/3 des surfaces actuelles en un siècle), sans compter les effets prévisibles des modifications climatiques (montée du  niveau des océans, augmentations des canicules et des sécheresses, ...).

Les auteurs consacrent un chapitre (six questions) à l’amélioration des plantes cultivées, allant de la domestication à la création de variétés améliorées, en passant par la simple sélection des types les plus intéressants pour l’homme. Particulièrement, efficace dans la première moitié du 20e siècle, la création variétale a utilisé les potentialités naturelles (autogamie, allogamie, mutation,…) des plantes pour augmenter la productivité des cultures. Mais pour répondre aux nouveaux défis ainsi qu’à la protection de notre environnement et de notre santé, le progrès génétique doit s’intensifier.

 

Un phénomène naturel

Les chapitres consacrés aux biotechnologies font le point sur les outils disponibles et leur intérêt tant scientifique qu’appliqué. Les auteurs y font un effort louable pour mettre à la portée du plus grand nombre des notions particulièrement complexes, notamment la construction des plantes transgéniques et de leur intérêt en tant qu’accélérateurs du progrès génétique vis-à-vis de la résistance aux insectes, aux virus,… et peut-être, à terme, à la sécheresse et à la salinité.
On y découvrira aussi que des milliers d’hectares dans le monde sont déjà couverts de plantes transgéniques, soja, maïs, coton, et que pour cette espèce les PGM ont largement contribué à la protection des agriculteurs indiens et au développement de leur pays. En perspectives d’utilisation, il faut mentionner le programme humanitaire dénommé « riz doré » dont l’objectif est de combattre les carences en vitamines A qui, selon l’OMS, « en 2009,… affectait 190 millions d’enfants de moins de 5 ans dans 122 pays et 19 millions de femmes enceintes dans 88 pays ».

 

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Jardins de France 633. janvier-février 2015