Les phytoplasmes

Monique Lemattre

 

Un jardinier a relevé des symptômes étranges sur l’Echinacea purpurea 'Magnus'. Le diagnostic établi par notre expert : le phytoplasme des asters. Quels sont ces organismes, quels dégâts causent-ils et comment les combattre ?  Questions qui méritent un éclairage…

Symptômes du phytoplasme des asters © D.R

Les maladies à phytoplasme altèrent puis détruisent les plantes. Elles ont des conséquences catastrophiques dans les pays tropicaux en raison des cycles de vie continus des insectes vecteurs et des plantes adventices qui les hébergent. Sous nos climats, elles affectent gravement de nombreuses espèces dont la vigne, la tomate, le trèfle, les arbres fruitiers (les  citrus, l'abricotier…), les vivaces ornementales (aster, hortensia, lavande...) et une quarantaine d’essences ligneuses, urbaines et forestières, dont le peuplier, l'orme américain et le catalpa.

Les symptômes sont souvent convergents avec ceux d'autres maladies et carences. Il est donc souhaitable de faire préciser le diagnostic par un laboratoire qui aura recours à un simple examen des tissus conducteurs (liber) en microscopie optique de fluoresce. La sérologie et les techniques de caractérisation moléculaire sont réservées aux études épidémiologiques.


La plante malade affiche divers symptômes :

  • Des altérations qui entraînent la stérilité et le verdissement , la  prolifération des pièces florales et leur transformation en feuilles (phyllodie). Photo ci-dessus
  • Des dépigmentations du feuillage (jaunisse).
  • Une prolifération des bourgeons axillaires par inhibition du bourgeon terminal (balais de sorcière).
  • La mort des flèches par nécrose des tissus conducteurs de sève descendante élaborée.

Enfin, que faire ? Hélas, il n'existe aucun moyen efficace de lutte si ce n'est l'éradication et le contrôle des insectes vecteurs.

 

Pour désigner les MLOs – Mycoplasma Like Organisms – inféodés aux plantes, le comité de taxonomie des Mollicutes décide en 1994 d'adopter le terme de phytoplasmes. Utilisée pendant plus de 20 ans, la dénomination de mycoplasme résulte de l'observation en microscopie électronique, dans les tissus qui conduisent la sève descendante des plantes, de microorganismes similaires à ceux décrits chez l'homme et les animaux. Ils sont en général transmis par les insectes (cicadelles) et par le greffage, mais rarement par contact direct ni par la graine.