L'amélioration de la production de la pivoine au profit de la fleuristerie

Fabien Robert

Le marché mondial de la pivoine fleur coupée (Paeonia lactiflora) est actuellement porteur, mais la difficulté de multiplier à grande échelle une production saine est un frein notable.

La culture in vitro, permet la régénération de plantes indemnes de virus © ENSHPivoine "Georgiana Shaylor" © M. Maillat

En France, la production de pivoines pour la fleuristerie a connu un fort développement dans le sud-est, où les surfaces cultivées ont été multipliées par 10 entre 1989 et 2005. Cependant, le succès de la production reste lié à la bonne maîtrise technique de cette culture pérenne, peu gourmande en énergie, mais nécessitant un investissement de départ élevé (achat de plants). En effet, les procédés traditionnels de division de rhizomes sont longs et peu efficaces (division des touffes en 4 tous les 5 ans) et s’accompagnent généralement de problèmes phytosanitaires liés aux viroses.
 

Des recherches pour accroître le potentiel de multiplication

Un projet a donc été développé pour améliorer cette situation grâce à des financements publics obtenus auprès du CTPS et mené en collaboration entre la station SCRADH de l’Institut Technique Horticole Astredhor et l’Unité de Recherche Intégrée en Horticulture (URIH) du Centre INRA de Sophia-Antipolis. Il a permis d’identifier des pistes d’amélioration de la multiplication assurant en outre l’obtention de plants sains. Ainsi, la fragmentation début octobre de rhizomes en explants de 3 à 8 g comportant chacun un bourgeon associé à du parenchyme, permet, après traitement au froid, d’obtenir des plants végétatifs, avec un taux de multiplication 20 fois supérieur au procédé classique. La culture in vitro développée par l’unité de recherche a permis l’assainissement de variétés contaminées par le principal virus, le TRV (Tobacco Rattle Virus) dont les vecteurs de transmission sont les nématodes. Des taux d’assainissement supérieurs à 75 % et durables dans le temps ont été obtenus.

D’autres méthodes, telles que le bouturage de tiges et la thermothérapie de rhizomes, ont également été testées, mais n’ont pas abouti à des résultats probants.

Ces résultats permettent d’envisager la reconstitution de pépinières de plants sains pour ensuite réaliser des multiplications accélérées assurant ainsi la pérennité de la production de la pivoine française.