La parthénocarpie : des fruits sans graines

Michel Pitrat

Il nous paraît normal qu’il y ait des graines dans les fruits charnus : pépins des pommes, des poires ou des agrumes, noyaux des cerises, des pêches ou des abricots, graines des melons ou des pastèques… Mais les clémentines n’en ont pas et qui a vu des graines de banane ? Les fruits parthénocarpiques ou apyrènes sont des fruits sans graines (seedless en anglais).

 

Figure 1. En haut une banane diploïde avec de nombreuses graines dans la chair, en bas une banane cultivée triploïde parthénocarpique - © A. d’Hont

Figure 1. En haut une banane diploïde avec de nombreuses graines dans la chair, en bas une banane cultivée triploïde parthénocarpique - © A. d’Hont

 

Les mots grecs parthenos et carpos signifient respectivement vierge et fruit. Un fruit parthénocarpique[1] est donc un fruit qui s’est développé sans fécondation, ce qui peut paraître paradoxal. En effet, le fruit est classiquement défini comme résultant « du développement de l’ovaire à la suite de la fécondation des ovules qui vont devenir des graines » (voir Jardins de France n° 619).

Pour les plantes sauvages, l’absence de graines dans un fruit est un cul-de-sac évolutif car une telle plante ne donne pas de descendances. Cependant, au cours de la domestication, l’homme a sélectionné des variétés produisant des fruits sans graines. Les avantages sont soit l’intérêt de ne pas avoir de graines dures dans un fruit charnu, soit l’augmentation du rendement.
La parthénocarpie peut être soit facultative, c’est-à-dire que la plante est parfaitement capable de produire des graines viables, soit obligatoire, la variété ne produisant jamais de graines. La parthénocarpie peut aussi être partielle ; par exemple sur un plaqueminier on peut observer des kakis possédant une ou plusieurs graines ou bien aucune graine. L’absence de graines pose également le problème de la multiplication et de la propagation des variétés parthénocarpiques.
Ce terme général de parthénocarpie recouvre plusieurs phénomènes biologiques que nous allons illustrer par quelques exemples de fruits produits dans nos jardins ou couramment consommés.

 

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[1]Il ne faut pas confondre la parthénocarpie avec la parthénogenèse qui est l’obtention sans fécondation d’un embryon et ensuite d’un individu. La parthénogenèse est assez fréquente chez certains insectes (pucerons, abeilles…) et existe aussi chez les végétaux sous le nom d’apomixie (pissenlit). Elle est également un outil de biotechnologie qui permet l’obtention de plantes haploïdes (n’ayant qu’un seul jeu de chaque chromosome) à partir d’ovules non fécondés ou bien de grains de pollen.

Jardins de France 633. janvier-février 2015

2 thoughts on “La parthénocarpie : des fruits sans graines”

  1. pourquoi ne pas prendre un exemple précis de parthénocarpie et éclaircir le comment des choses : étapes de formation chromosomique d’une banane diploide et d’une banane triploide au lieu de donner des répliques vagues et des phrases incompletes :
    comment se forme genetiquement un fruit d’ananasse ou de banane ou de pissenlit
    j’attends la réponse et mérci

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