Gel au balcon, plantes en danger

Jean-François Coffin

Une terrasse en cours de protection contre le gel : un voile d’hivernage sur le feuillage, plusieurs épaisseurs de papier à bulles autour du bac - © J.-F. Coffin
Une terrasse en cours de protection contre le gel : un voile d’hivernage sur le feuillage, plusieurs épaisseurs de papier à bulles autour du bac – © J.-F. Coffin

Un petit coup de gel sur la tête et les pieds peut être fatal pour la magnifique plante que vous avez bichonnée l’été sur votre terrasse. Il serait dommage de la laisser mourir de froid. Mais vous pouvez la protéger, ainsi que tous les végétaux en bacs ou en pots. 

Les parties aériennes d’une plante sont moins sensibles au froid que les racines car la nature a tout prévu. Le principal danger est l’eau qui compose la sève et qui, quand elle gèle, augmente de volume, fait éclater les cellules et les vaisseaux dans lesquelles elle se trouve et crée des lésions irréversibles. A l’approche de l’hiver, la plante se prépare. Pour les caduques, la chute des feuilles est un exemple. La plante se met au ralentit. La sève se concentre par accumulation des métabolites issus de la senescence des feuilles. De ce fait,  le point de gel est abaissé à des températures au dessous de 0°. La résistance dépend aussi de l’origine géographique des plantes, de la période et de la durée du gel.

Contenants sensibles

Les racines sont aussi sensibles au gel. Lorsqu’une plante est en pleine terre, il met du temps à les atteindre du fait du volant thermique que constitue le sol. Mais sur un balcon ou une terrasse, le danger guette. Le contenant, pot ou bac, offre un volume de terre limité qui peut geler très rapidement ainsi que les racines de la plante, surtout s’ils sont exposés à tous vents. Le gel entraînant la cristallisation de l’eau de la terre en glace, la plante ne peut plus l’absorber et peut mourir aussi de dessèchement, même si ses besoins sont limités.

La nature du contenant influe sur la sensibilité au gel. Pour les bacs, ceux à double paroi protègeront mieux du fait du volume d’air qui fait coussin thermique. La composition du matériau est également importante. Le plastique ou le bois protègent davantage du froid que le métal très conducteur. La terre cuite, si elle est humide, risque d’éclater avec le gel.

Et plus la terre, la paroi en bois ou en terre cuite sont humides, plus la sensibilité au gel est élevée.

Isoler du sol

Les techniques de protection contre le gel découlent de ces éléments. Limitez la présence d’eau dans les contenants mais ne laissez pas la terre se dessécher complètement. La plante au repos continue de vivre, de respirer, même au ralenti. Cela est encore plus important pour les plantes à feuillage persistant. Si la terre se dessèche, effectuez un léger arrosage mais sans inonder, naturellement en période hors gel !

Si le contenant repose sur une soucoupe, vérifiez que de l’eau ne stagne pas au fond. Si cette soucoupe est à même le sol, surélevez-là sur des tasseaux (en évitant le passage de l’air froid dessous), l’idéal étant sur un morceau de polystyrène expansé. Idem pour les bacs qui ne sont pas sur des pieds et qui reposent sur une barquette.

Les bananiers, sensibles au gel, ont été protégés de la tête au pied par un voile d’hivernage, ici devant le siège de la SNHF … - © J.-F. Coffin
Les bananiers, sensibles au gel, ont été protégés de la tête au pied par un voile d’hivernage, ici devant le siège de la SNHF … – © J.-F. Coffin

Voiles et bulles

Les balcons ou terrasses sont souvent exposés au vent. Dans la mesure du possible, regroupez vos plantes en pot sur une partie abritée. Si vous ne pouvez pas mettre vos plantes à l’abri du vent, surtout s’il vient du Nord, protégez-les avec un voile d’hivernage. Généralement composé de polypropylène, il est préférable à un film plastique car il laisse filtrer la lumière et l’air (tout en protégeant du vent…) et évite l’excès d’humidité entraînant le pourrissement de la plante. Le danger de gel écarté, n’oubliez-pas d’enlever le voile pour permettre à la plante de reprendre sa pousse normale, sans entrave.

Quant aux pots ou aux bacs, emmitouflez-les avec des journaux, fibres de coco, paille ou autres protections non tissées à condition, encore une fois, que la protection soit sèche. L’idéal est le papier à bulles, très facile à trouver dans le commerce. N’hésitez-pas en mettre plusieurs épaisseurs.

Une plante bien protégée contre le froid, c’est le renouveau au printemps assuré !

A lire …

– « Quand le froid s’installe au jardin… », dossier de Jardins de France 641 – https://www.jardinsdefrance.org/edito-quand-le-froid-sinstalle-au-jardin/

 

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