Édito : Jardinage et lien social

Eric Prédine

« En cultivant la terre, ce sont des solidarités nouvelles, les échanges, l’épanouissement personnel, le respect du monde du vivant, le bien-être que l’on irrigue, que l’on amende comme le terroir d’un nouveau développement durable et désirable. »[*]

Un exemple de jardin dans un centre collectif : jardin de Régis Réga, 2e prix 2010 au Concours National des Jardins potagers - © SNHF
Depuis quelques années de nouveaux jardins sont apparus dans le paysage. Ils peuvent prendre la forme de jardins familiaux, être un outil d’éducation à l’environnement pour des enfants, devenir collectif pour favoriser l’insertion des personnes en grande difficulté ou être un lieu de rencontre comme les jardins collectifs qui germent au cœur des quartiers, et aussi des villages.
Ces jardins sont dits "partagés" lorsque qu'ils sont conçus, aménagés et animés, écologiquement avec leurs usagers. Cette notion d'implication des habitants constitue l'identité particulière de ces jardins. Ils sont une forme moderne des jardins familiaux traditionnels qui, à l'époque de leurs émergences à la fin du XIXe siècle, étaient une vision avant-gardiste d'une démarche sociale basée sur l'éducation populaire et la capacité de consolidation de l'autonomie domestique de la classe ouvrière.

Olivier de Serres, agronome de la Renaissance, avec sa femme, constatait que le premier facteur de réussite du potager était le plaisir d'en faire ce que l'on veut et qu'à ce titre il supporte toutes sortes de gouvernements.
Cette leçon agronomique de tolérance se pollinise aujourd'hui de ville en ville pour semer l'idée d'une transition nécessaire dans la vie de nos cités.
Pour mieux connaître les différents aspects, historiques et modernes, collectifs, partagés, familiaux ou même individuels, du jardinage et des liens sociaux qu’il tisse, rejoignez nous dans le prochain numéro de Jardins de France.



[*] extrait de la charte du réseau du Jardin dans Tous Ses Etats