Décontamination de l’eau d’irrigation : comparaison de systèmes de traitement photocatalytique fixe ou mobile

Alam Mehboob

 

La production et la transformation des aliments nécessitent une eau de qualité qui devient de plus en plus rare ce qui oblige les agriculteurs/producteurs à utiliser tous les types d’eau disponible. De ce fait, des millions d’hectares de productions de légumes ou de fruits sont irrigués avec des eaux usées, traitées, non traitées, partiellement traitées ou diluées. Des agents pathogènes nocifs pour les humains peuvent être introduits dans les cultures via l’irrigation par des eaux contaminées. La consommation de légumes irrigués avec des eaux de qualité hygiénique faible ou variable a conduit à l’apparition de nombreuses infections et intoxications dues à des contaminations bactériennes, se traduisant par des diarrhées, hémorragiques ou non. Ces diarrhées hémorragiques, conduisent quelquefois à un syndrome hémolytique et urémique. Pour cette raison, une source d’eau saine, sans risque pour la santé humaine est un préalable à l’irrigation des plantes. Afin de minimiser le risque de dispersion des agents pathogènes de l’homme, il peut être intéressant de désinfecter de l’eau d’irrigation, au champ. L’installation de dispositif fixe de traitement photocatalytique a déjà montré son efficacité pour limiter la prolifération des germes. Cependant, l’eau peut être recontaminée dans le circuit d’irrigation, c’est pourquoi, une unité photocatalytique mobile, installée à proximité de la rampe d’irrigation pourrait réduire encore plus la population de microbes pathogènes. L’objectif de l’étude était de déterminer le pouvoir de décontamination d’un système de traitement photocatalytique mobile et par là, d’accroître la qualité hygiénique de l’eau dans le circuit d’irrigation. L’eau a été échantillonnée dans un captage de qualité hygiénique variable. Les échantillons ont été prélevés à cinq endroits différents à l’intérieur du même circuit d’irrigation dans le bassin avant le filtre grossier, près ce filtre, un champ, au début du circuit, vant l’unité photocatalytique montée sur la rampe d’irrigation, près cette unité de désinfection. Les résultats préliminaires indiquent qu’à 22°C, le nombre de microorganismes aérobies, les bactéries coliformes totales, les bactéries coliformes thermo tolérantes, les Escherichia coli, de même que les streptocoques fécaux, a considérablement baissé. De plus, pour l’extraction d’ADN, les échantillons ont été filtrés (0,45 µm) et les filtrats ont été stockés à – 80 °C avant de réaliser l’analyse ACP-DGGE. Du fait que les unités photocatalytiques peuvent être installées sur la rampe d’irrigation et être gérées en ligne, ce traitement est une technologie à laquelle on peut avoir recours pour décontaminer les eaux d’irrigation en culture.

 

Ce projet réalisé en collaboration industrielle était financé par Partnerskap Alnarp, SLU, Suède et Sydgrönt ek. för. Il est part de l’école internationale d’études supérieures «Microbial Horticulture » (www.phd-microhort.se), financé par conseil de recherche Formas, Stockholm, Suède.

 

ALAM, Mehboob (1) *; LARSSON, Christine (1); ROSBERG, Anna Karin (1); BURLEIGH, Stephen (1); AHRNÉ, Siv (2); MOLIN, Göran (2); JENSÉN, Paul (1); ALSANIUS, Beatrix W. (1)**

(1) Microbial Horticulture Laboratory, Department of Horticulture, SLU, P.O. Box 103, SE-23053 Alnarp, Sweden
(2) Applied Nutrition, Department of Technology, Engineering and Nutrition, P.O. Box 124, SE-22100 Lund, Sweden
 

mehboob.alam@slu.se ; ** Beatrix.alsanius@slu.se

 

prix de poster de la SNHF décerné lors du Symposium sur l'horticulture en Europe (SHE), Angers, juillet 2012

 

novembre-décembre 2012